Résumé :
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Pour avoir commis une sorte d'impiété en tentant de désacraliser l'oralité africaine et pour avoir affiché un mépris pour la culture africaine, les deux héros de Giambatista Viko ou le Viol du Discours africain furent condamnés par un tribunal de sages africains assistés de jeunes conseillers, à un séjour de rééducation dans de nombreux couvents de la culture en Afrique. Au terme de leur cure de désaliénation, Giambatista Viko et son ami inséparable, Niaiseux, sollicités, relatent ici dans L'Errance, pour le compte d'un quotidien local, ce que représenta pour eux leur aventure dans ces sanctuaires de la culture. L'Errance est non seulement la continuation et la suite logique du Viol du discours africain, paru en 1975 et réédité en 1984, mais aussi un chant et un hymne à la reterritorialisation des intellectuels africains dans les réalités de leur histoire. C'est aussi l'occasion pour les deux protagonistes d'expérimenter, dans leur narration, diverses formules d'écriture et de variation insolite des modes du langage et du récit ou des formes littéraires existantes. Par-delà l'errance à travers l'écriture et par la réflexion vigoureuse qu'il exerce sur l'" être-au-monde " de l'Africain, ce roman pose de manière existentielle la problématique d'une philosophie africaine ; et aussi celle d'une Parole totale qui n'obéit plus, en définitive, qu'à ses propres lois, à sa propre logique interne.
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