Résumé :
|
La peinture haïtienne a, su s'imposer au monde et, depuis André Malraux, il est banal de dire qu'Haïti est l'île des peintres ; deux mille, trois mille artistes, davantage sans doute, tentent d'accrocher aux cimaises de nombreuses galeries l'expression d'un art que de fréquentes expositions ont consacré. En décembre 1990, lorsque le Père Aristide est élu à la présidence de la République, la peinture devient politique, la politique se fait couleur. Sur tous les murs du pays, des cases de bidonvilles aux résidences des hauts quartiers, les Haïtiens dessinent leur espérance : « Jistis pou tou moun »; Justice pour tout le monde... Nées du bonheur, ces fresques, parce qu'elles étaient à l'extérieur, risquaient d'être éphémères. Il fallait s'empresser de les photographier : les premières pluies de la saison ne les abîmeraient-elles pas ? Hélas, d'autres orages les ont effacées; ces peintures ne sont plus, les militaires du coup d'État les ont détruites. Un peu du patrimoine haïtien a disparu. Ne restent aujourd'hui que des photos. Que la mémoire aide la conscience internationale à réagir et les Haïtiens à garder courage.
|