Résumé :
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La Seconde Guerre mondiale commence comme un conflit franco-allemand traditionnel, provoqué par la volonté de Hitler de supprimer les frontières que le traité de Versailles avait imposées à l'Allemagne.Les accords de Munich (sept. 1938), puis l'occupation de la Bohême et la vassalisation par le Reich de la Slovaquie (mars 1939) ont démantelé le système d'alliances édifié par la diplomatie française ; les autres États de la Petite Entente (Roumanie, Yougoslavie) ont pratiquement adopté une attitude de neutralité. La France ne peut compter à l'est que sur la Pologne, dont l'éloignement constitue un sérieux obstacle. Le pacte germano-soviétique a provisoirement supprimé la menace d'un deuxième front oriental dangereux pour l'armée allemande, tout en faisant peser sur la Pologne la menace d'un nouveau partage. En avril 1939, Hitler annonce à ses généraux sa décision d'envahir la Pologne. Il dévoile ses véritables desseins : Dantzig est un prétexte ; ce qui importe, c'est la conquête de l'« espace vital » (Lebensraum) à l'est.À l'ouest, depuis la remilitarisation de la Rhénanie, la Belgique a adopté une politique de neutralité, dite d'« indépendance » ; pour porter secours à la Pologne, l'armée française devra, ou violer la neutralité belge, ou attaquer sur le Rhin et se heurter immédiatement aux fortifications allemandes de la ligne Siegfried. La France est protégée dans le même secteur d'opérations éventuel par la ligne Maginot, mais celle-ci s'arrête au nord-ouest, à la trouée de Sedan.
Pour la première fois depuis les guerres de l'Empire, la France est menacée d'une guerre sur trois fronts ; l'agressivité de l'Italie fasciste (qui réclame à la France Nice, la Corse et la Tunisie) l'oblige à laisser des troupes sur les Alpes et en Afrique du Nord, ainsi qu'une partie de la flotte en Méditerranée, pour éviter que soient coupées ses relations maritimes avec l'empire colonial ; sur les Pyrénées, si l'Espagne est sortie exsangue de la guerre civile, nul ne sait dans quelle mesure
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