Résumé :
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Des vieillards bougons ou suaves, des amants éconduits ou triomphants, des assassins coupables ou innocents, des héros enthousiastes ou fatigués, des histoires véridiques ou invraisemblables, des phrases longues comme des fleuves ou vives comme des cascades, des personnages en quête d'auteurs, des écrivains à la recherche de leur personne ou du temps perdu, des modèles de vertu et des abîmes de vice... Des courants, des écoles, des genres, des critiques, des querelles, des doctrines, des excommunications et des réconciliations, des triomphes (souvent sans lendemain) et des échecs (parfois sans raison), des rouvres oubliées et retrouvées, des poètes maudits et des romanciers bourgeois, des plumes sans honneur et des gloires sans talent... autant de symptômes ou de signes vivants de la " comédie humaine ", ce théâtre sans frontières de la France littéraire. Le septième art ne s'y est pas trompé, dès sa genèse, avec l'image et comme une " romance sans paroles ", qui a puisé son inspiration et son expression dans la résonance et la résistance de cette France littéraire. La France littéraire est une construction, une architecture d'hypothèses, une mise en scène (pas en ordre) progressive des représentations. Naissances, Renaissances. Classicismes. Modernités. La perspective retenue donne la direction et s'entend comme un diapason. " Naissances, Renaissances ". La France littéraire n'a vu le jour ni dans la phrase abâtardie d'un Romain plus ou moins Gaulois, ni dans une quelconque Cantilène, ni dans un texte politico-juridique fondateur - déjà ? - d'un espace européen, ni dans un ordre religieux ; elle est d'abord une mosaïque de " renaissances ". L'oralité, le manuscrit, l'image, les querelles théologiques, le rire des pauvres ou le sourire des riches, les racines hébraïques, arabes, grecques... et latines, les vers et la prose, les formes et les genres occupent peu à peu, comme une genèse impressionniste avant l'heure, le temps et l'espace d'un millénaire " français ". " France, mère des arts... ", écrit le poète : c'est bien de maternité, de naissance, de " mise au monde " dont parle d'abord cette France littéraire.
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