Résumé :
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Pourquoi, lisant le Requiem pour un paysan espagnol de Ramon Sender, est-on saisi par la même fièvre qu'à la lecture de L'Ami retrouvé de Fred Uhlman, de L'Accompagnatrice de Nina Bererova ou du Fusil de chasse de Yasushi Inoué - pour ne citer que trois de ces récits dont on sait, à peine les a-t-on découverts, qu'ils demeureront à jamais gravés dans la mémoire ? (...) La réponse tient en partie au moins, je crois, dans le double jeu de l'ellipse et de l'implicite, dans l'art, infiniment périlleux, de presque tout dire en disant peu. Avec son Requiem, Ramon Sender fournit en tout cas une illustration parfaite. Ce qu'il donne à voir, à entendre, à comprendre là, c'est la dramaturgie de la guerre civile espagnole dans la société paysanne, alors même que cette guerre demeure pratiquement innommée - ce qui, déjà, en fait entrevoir le caractère innommable.
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