Résumé :
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Edouard Manet : « Il faut être de son temps et faire ce qu’on voit » (propos rapportés par Antonin Proust : Edouard Manet, Souvenirs, 1897) La première moitié du XIXe siècle a vu le triomphe de la peinture néo-classique et romantique. Dans la seconde moitié du XIXe siècle, alors que le monde de l’art reste dominé par la tradition académique défendue par les institutions officielles (Académie des Beaux Arts, École des Beaux arts, Salon…), certains artistes cherchent à renouveler la peinture, développant un art moderne, qui prépare et annonce les avant-gardes du début du XXe siècle. Cette modernité, réclamée par Charles Baudelaire, est initiée durant la Monarchie de Juillet (1830-1848) par l’évolution de la peinture de paysage au sein de l’école de Barbizon, mais aussi par la révolution dans le choix des sujets introduite par Gustave Courbet et son « école » réaliste. Dans une France en pleine mutation sous l’effet de la Révolution industrielle et de la modernisation de Paris par le baron Haussmann, les jeunes peintres,s’inspirant de Delacroix et de Courbet, bénéficiant des apports de la photographie et du « japonisme », utilisant les nouveaux circuits de présentation et de commercialisation des œuvres (collectionneurs, galeristes…) , proposent un art nouveau, qui provoque l’ire des tenants de l’académisme et la raillerie du grand public et des caricaturistes. Ces peintres s’écartent en effet de la tradition par leur technique, le « non finito » ou non fini, qui leur vaut la réputation d’être de mauvais peintres ; ils s’en écartent aussi par le choix des sujets, puisés dans ses grands boulevards, ses gares, ses ponts et ses lieux de loisirs : Jardin des Tuileries, cafés, Opéra, guinguettes des bords de Seine ou de Marne, courses, etc. Manet (1832-1883) occupe une place fondamentale dans cette évolution de la peinture vers la modernité : à l’articulation entre le réalisme et l’impressionnisme, le peintre, resté fidèle à lui-même, cherche inlassablement un style personnel, susceptible d’exprimer l’époque contemporaine. A l’occasion de l’exposition « Manet, inventeur du moderne », présentée du 5 avril au 3 juillet 2011 au Musée d’Orsay, le département Littérature et art propose aux lecteurs une bibliographie et une sélection d’ouvrages, présents en Bibliothèque d’étude (niveau haut-de-jardin), sur Manet et la naissance de la modernité.
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