Résumé :
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"Peindre, composer, écrire : me parcourir. Là est l'aventure d'être en vie", déclarait Henri Michaux. Et Hans Bellmer, de son côté : "En vérité l'être humain connaît moins encore son langage que son corps". Reptile contemplatif, le peintre parfois s'insinue dans les fissures et les trouées du poème. Le peintre s'empare d'une parole sienne et l'incarne aux dépens du sens premier. Illisibilité en retour du poème qui traverse la matière.
Cet à côté du langage dont l'épaisseur toujours à déchiffrer se profile, le poète le manifeste en diverses épreuves sans lien apparent, loin des diktats de la série qui bien souvent arriment "l'artiste-peintre". Le clivage corps/langage bientôt s'efface ou cicatrise, et l'être se perd dans l'écrit autant que l'écrit dans l'être. L'êcre s'étrit alors au coeur du balbutiement. L'êcre et l'étrit, un livre aux poèmes dessinés, en traversant 170 ans de traces dessinées de Delacroix à Unica Zürn en passant par Cézanne, apportent une nouvelle pierre à l'édifice poétique très mallarméen du dialogue entre l'être et l'écriture.
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