Résumé :
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La poésie de Boris Gamaleya marque somptueusement son attachement à la langue française et elle ne va pas sans une certaine dimension babélienne, recourant, pour les besoins expressifs de telle ou telle phrase, au créole, au malgache, au russe, à l'anglais, au portugais et à bien d'autres langues naturelles, mais aussi a toutes sortes de créations verbales qui confinent aux langues de feu. Dans les inflexions tour à tour rauques ou fluides de cette voix, les espaces et les temps, humains et cosmiques, se télescopent et enclenchent sans fin un séisme créateur. C'est ainsi que, puisque le passé fait le plein d'un présent sans retouche, et que le silex joue les bons offices de l'extrême présent, la traversée des mondes que le poème conduit permet d'atteindre à des confins d'infinis : le coq mourez fagots secoue l'éternité.
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