Résumé :
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L histoire des savoirs sur l Afrique ici esquissée se doit de mettre en exergue un tissu d imbrications scientifiques et de transferts franco-allemands. La question du statut des langues révèle que l africanisme a commencé, en France aussi bien qu en Allemagne, comme une philologie progressivement détachée de l orientalisme. On peut ensuite mettre en évidence que des cursus visant à la formation plus pratique d africanistes ont progressivement été établis depuis les dernières décennies du XIX e siècle dans les écoles coloniales françaises ou allemandes ; elles sont en concurrence mais reprennent des modèles comparables. Les auteurs de ce livre font apparaître que les transferts de savoirs sur l Afrique se fondent aussi sur des médias, ancrés dans des institutions, comme les instituts de recherche, les associations scientifiques, les maisons d édition. Mais dans une asymétrie structurelle, il a été trop longtemps minimisé le rôle des Africains eux-mêmes. Mais il devient de plus en plus évident que les savoirs sur l Afrique ont pu modifier fortement le cadre européen, son esthétique et sa perception du monde. L ouvrage montre combien les transferts franco-allemands autour de l africanisme sont un moment de l histoire contemporaine des sciences humaines. Michel Espagne est directeur de recherche au CNRS, germaniste et spécialiste des transferts culturels. Hans-Jürgen Lüsebrink est professeur de romanistique à l Université de Sarrebruck (Allemagne). Il est titulaire de la chaire « Études culturelles romanes et communication interculturelle ». Ont également contribué à cet ouvrage : Nathalie Carré, Ibrahima Diagne, Albert Gouaffo, Miriam Lay Brander, Sonja Malzner, Anthony Mangeon, Sylvère Mbondobari, Matthias Middell, Pascale Rabault-Feuerhahn János Riesz, Eva-Maria Siegel, David Simo, Ninja Steinbach-Hüther, Cécile Van den Avenne.
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