Résumé :
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Quand j'interroge : « - Avez-vous déjà entendu parler des correspondants de paix ? », mon interlocuteur hoche la tête. - « Les correspondants de guerre, cette fois vous connaissez ? » - "Ceux-là oui, je connais... ». Je réalise alors que la guerre évoque, pour ces hommes tranquilles, quelque chose de plus concret que ne l'est la paix. L'explication se trouve dans le dictionnaire : la paix est blanche, définie par son contraire, son alternative à la guerre est en creux. C'est avoir oublié la leçon que Jaures reçut d'Héraclite : « Ce qui lutte aujourd'hui est le commencement de la réconciliation de demain ». Le correspondant de paix est celui qui, dans la guerre, tisse « la toile de la survie de la paix ». Je m'en vais donc vous parler de cet inconnu et, voulant sauver de la guerre la seule que les hommes aient pu croire juste, je vais aussi vous parler de Spartacus. Un jour, la guerre ne s'arrêta plus aux hommes. Il en sortit la correspondante de paix, attendue des populations victimes, les hommes n'ayant su inspirer suffisamment confiance. Qui, me direz-vous, sinon le correspondant de paix, exprimera le mieux le dilemme : s'agit-il de changer le monde ou de changer la vie ?
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