Résumé :
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Raymond Aron, philosophe et acteur de l’histoire du XXe siècle, laisse une œuvre considérable et hybride. A la fois professeur et journaliste, il a profondément ressenti le caractère tragique du siècle ; patriote français, que le gouvernement de Vichy a exclu de la communauté nationale ; intellectuel d’origine juive, dont la pensée fut modelée par la philosophie allemande, la montée du nazisme et de l’antisémitisme durant l’agonie de la République de Weimar ; polémiste classé à droite, alors qu’il fut le premier à prendre publiquement position en faveur de l’indépendance algérienne ; athée, qui a rencontré certains catholiques dans la dénonciation des religions séculières. Contrairement à Jean-Paul Sartre, son “petit camarade” de l’Ecole normale supérieure, qui s’est toujours considéré comme un moraliste, Raymond Aron a voulu penser la politique du côté des acteurs, contre les “belles âmes”, en soulignant la nécessité de l’engagement et la responsabilité des intellectuels, qui interviennent dans les affaires de la cité.
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