Résumé :
|
André castelot a suivi pas à pas la vie d'un prince de charme qui devint roi en 1824, à soixante-sept ans, et gâcha des atouts parce que, pensant trop à Dieu et à Versailles, il admit mal que la Révolution et l'Empire aient changé la France. N " en 1757, le comte d'Artois, frère de Louis XVI et du Comte de Provence, fut un jeune homme désinvolte, libertin, dépensier, mais il plaisait et, dans les années précédant la Révolution, il rallia sous le signe de l'absolutisme une coterie dont l'agitation était dirigée à la fois contre le roi et le comte de Provence. S'il fut incontestablement léger et dépourvu de sens politique, il supporta ses éxils avec une certaine grandeur, encore que ses projets visant à secourir la Vendée n'aboutirent qu'à un vain séjour de six semaines à l'île d'yeu. Converti à la piété la plus ardente par son édifiante amie Mme de Polastron, l'ancien libertin retrouvera la France avec sa nostalgie de l'Ancien Régime et devint, sous le règne de son frère, l'espoir des ultra-royalistes hostiles au " libéralisme " de Louis XVIII. J'ai mes " vieilles idées, disait-il, et je veux mourir avec elles ". Mais ces " vieilles idées " devaient conduire à une catastrophe. Fort populaire lors de son avènement -il avait l'air jeune, il avait de la grâce et voulait sincèrement le bonheur de son peuple-, il fut victime de ses maladresses et de celles de son administration. Ni la bonne gestion de la France, qui fut heureuse sous son règne injustement décrié, ni le débarquement en Algérie, ne vinrent compenser un dénigrement systématique orchestré par la presse " libérale ". Et, parmi les ordonnances de juillet 1830, ce fut celle qui supprimait la liberté de la presse qui déclencha la révolution. C'est à la cour trop aimable de Trianon que tout avait commencé, c'est à Rambouillet que tout s'acheva. L'abdication fut suivie d'un dernier et douloureux exil, terminé par la mort en 1836, à Goritz, d'où le corps du dernier roi de France sera peut-être un jour rapatrié pour être inhumé à Saint-Denis.
|