Résumé :
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Grec par ses parents, Français par ses enfants, Vassilis Alexakis se promène depuis bientôt trente ans d'une langue et d'un pays à l'autre. Pourquoi a-t-il donc éprouvé un jour le besoin d'apprendre et d'écrire une langue supplémentaire : le sango, langue africaine peu connue, parlée en Centrafrique ? Il espère sans doute que cette troisième langue finira par le rajeunir. Il souhaite qu'elle l'aide à retrouver ses sensations d'enfant quand l'alphabet et la grammaire grecs l'impressionnaient. Et ses élans de jeune homme que le français a aussitôt enchanté et ravi. Il doit bien y avoir encore une autre raison, plus secrète, la vraie raison qui l'aura décidé à mener aussi sérieusement ce projet, de Paris à Bangui, d'une île des Cyclades au lac des Sorciers. Vassilis Alexakis a beau se lancer dans l'apprentissage du sango sous le signe du Tarzan de Burroughs, on devine très vite qu'il n'a pas choisi l'Afrique par hasard. Ce pays et cette langue sont bien inscrits dans son histoire intime et familiale. Le premier mot qu'il apprend est baba qui signifie le père. En écrivant baba ti mbi a kui, la nouvelle de la mort de son père paraît moins grave, son chagrin moins lourd. Peut-être que si baba meurt en sango il continuera de vivre dans les deux autres langues.
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