Résumé :
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« […] Gorée est vide d’habitants permanents lorsque les Portugais en font, en 1444, une escale dans leurs explorations systématiques des côtes africaines. Les Wolofs du continent lui ont donné un nom (Ber) mais n’ont aucune envie de s’installer sur ce rocher sans eau, où les sols se refusent à la récolte. Les Européens, eux ont d’excellentes raisons d’y demeurer : l’île constitue un fortin naturel, sa forme incurvée offre un abri sûr pour le mouillage des navires protégés des grandes houles, sa plage sans barre permet des débarquements faciles.
Gorée devient l’enjeu permanent de la guerre entre Nations européennes. Le combat, qui dure deux siècles, a des règles simples : on arrive, on débarque, on casse les forts et les constructions de l’occupant précédent, on bâtit ses propres fortifications que l’on baptise des noms de son pays, on résiste un peu à l’ennemi qui arrive, qui canonne, qui débarque, qui casse, etc. De cette période troublée où les Portugais, les Hollandais, les Anglais et les Français se disputent l’île, rien d’étonnant à ce qu’il ne demeure plus de vestiges remarquables, si ce n’est des noms propres qui s’entassent dans la poussière des archives : fort d’Orange et fort de Nassau, fort Saint-François, fort Saint-Michel… Un nom pourtant émerge ; les Hollandais, pragmatiques, ont trouvé la juste dénomination de l’île : la bonne rade, en néerlandais « goede Reede », Gorée.
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