Résumé :
|
Cet ouvrage historique retrace, comme son nom l'indique, la fondation de Dakar et ce, à partir des Archives coloniales françaises. Or ce corpus méthodologique est à la fois la force et la faiblesse de ce livre. La force car il est basé sur des recherches méticuleuses (Charpy ayant été le dernier conservateur des Archives de l'AOF de 1951 à 1958) qui rendent compte de l'installation de la colonisation française, de ses motivations et de ses vicissitudes, et en partie des relations instaurées avec les “indigènes”. La faiblesse car le point de vue de ces derniers justement est absent. Leurs voix sont muettes. Pourtant, pour qui s'est intéressé à l'histoire du pays dans cette période trouble de la colonisation, la prise en compte de la parole des colonisés est fondamentale dans la mesure où elle contredit plusieurs points de l'historiographie française. Dans le cas du parcours de Cheikh Ibrahima Fall, “lieutenant” de Cheikh Amadou Bamba (fondateur du mouridisme) et initiateur de la voie Baay Faal, la confrontation de l'histoire orale mouride aux Archives coloniales a permis de dégager non seulement des divergences évidentes de points de vue et d'opinion, mais auss3 de compléter, d'interroger, voire même de contredire certains éléments historiques.1
L'ouvrage de Jacques Charpy est exclusivement le fruit de la consultation des Archives françaises. une fois cela posé, il reste un livre qui recèle d'informations, certaines truculentes, et qui se lit agréablement. Je ne résiste pas à la tentation de reproduire le début de la lettre du commandant Protet au Ministre des Colonies signant la prise de possession officielle de Dakar le 25 mai 1857 :
|