Résumé :
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Les Etats des pays du Sud doivent-ils encore intervenir dans les transformations de leur agriculture ? Ou doivent-ils abandonner les paysanneries aux seules "lois" du marché ? Force est de reconnaître les méfaits de trop nombreux projets de développement agricole : équipements surdimensionnés, techniques inappropriées, paysanneries démobilisées, désastres écologiques, etc. Mais le désengagement des Etats, consécutif aux programmes de " stabilisation " et aux plans d'ajustement structurel prônés par les institutions de Bretton Woods a aussi des effets pervers : paupérisation des agriculteurs les plus défavorisés, exode rural accéléré, chômage chronique, déséquilibres régionaux, insécurité alimentaire, etc. Les interventions des pouvoirs publics destinées à infléchir et à réguler le développement agricole au nom de l'" intérêt général " sont en fait plus que jamais nécessaires. Encore faut-il tirer les leçons des expériences passées et ne plus recommencer les mêmes erreurs. Les errements et gaspillages trop souvent observés ne proviennent pas seulement de malversations de telle classe au pouvoir. Ils résultent aussi fréquemment des maladresses commises par de nombreux ingénieurs et économistes qui ignorent les conditions de travail réelles des agriculteurs et méprisent leurs pratiques techniques et sociales. L'important est de pouvoir mettre en oeuvre de nouvelles formes d'interventions plus respectueuses des intérêts et des savoir-faire paysans. Cet ouvrage tente d'exposer des conceptions et des méthodes novatrices pour que soient formulés et conduits des projets tenant réellement compte des intérêts et des comportements des catégories sociales dont on espère obtenir la participation active. Celles-ci ne doivent plus être considérées comme de simples exécutants de décisions prises à leur insu mais doivent être associées aux projets dès leur conception initiale.
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