Résumé :
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Zola découvre d'abord ce que Henri Mitterand nomme le « lien familial ». Le cycle projeté par Zola se déploiera livre après livre en suivant l'arbre généalogique d'une famille. « Je ne veux pas peindre la société contemporaine, mais une seule famille, en montrant le jeu de la race modifiée par les milieux. Si j'accepte un cadre historique, c'est uniquement pour avoir un milieu qui réagisse ; de même le métier, le lieu de résidence sont des milieux. Ma grande affaire est d'être purement naturaliste, purement physiologiste. » Le coup de génie de l'écrivain sera d'introduire sous l'influence du Traité de l'hérédité naturelle (1847-1850) de Prosper Lucas la notion d'hérédité et, à partir de l'ancêtre de cette famille, la tante Dide, de faire bifurquer cet arbre en deux branches, la légitime et l'adultérine qui opposeront deux réalités, l'officielle et la marginale, que les romans exploreront systématiquement. Là où Balzac utilisait le principe du retour des personnages pour organiser son univers, Zola pouvait alors introduire une cohérence génétique et spatiale entre toutes ses compositions.
L'origine du projet des Rougon-Macquart est consignée sur une simple note d'une trentaine
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