Résumé :
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Oui, ma juste fureur, et j'en fais vanité, A vengé mes Parents sur ma postérité. J'aurais vu massacrer et mon Père, et mon Frère, Du haut de son Palais précipiter ma Mère, Et dans un même jour égorger à la fois, Quel spectacle d'horreur! quatre-vingts fils de Rois ? Et pourquoi ? Pour venger je ne sais quels Prophètes, Dont elle avait puni les fureurs indiscrètes. Et moi, Reine sans coeur, Fille sans amitié, Esclave d'une lâche et frivole pitié, je n'aurais pas du moins à cette aveugle rage Rendu meurtre pour meurtre, outrage pour outrage, Et de votre David traité tous les neveux, Comme on traitait d'Achab les restes malheureux ? Où serais-je aujourd'hui, si domptant ma faiblesse je n'eusse d'une Mère étouffé la tendresse, Si de mon propre sang ma main versant des flots N'eût par ce coup hardi réprimé vos complots ? Enfin de votre Dieu l'implacable vengeance Entre nos deux Maisons rompit toute alliance. David m'est en horreur, et les fils de ce Roi Quoique nés de mon sang, sont étrangers pour moi. - (Acte II, scène VII)
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