Résumé :
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À partir de 1450, la circulation se réanime à travers l’isthme français. Mais, différence énorme, elle n’est plus ce lien vital de l’économie internationale, elle est seulement le début d’activités et d’échanges qui seront très lents à créer un « marché national ». C’est que la France est immense, accablée d’espace, découpée en régions dont c’est le sort de vivre d’elles-mêmes avant tout. Que cette France ou de Louis XI, ou de François Ier, ou de Mazarin, soit vaste comme l’était la Chine des généraux vers 1930, c’est une vérité que j’ai souvent signalée et qu’il convient de rappeler avec force. Si vivantes que soient les villes et les chaînes des bourgs, les liaisons marchandes manquent de vivacité et les volumes des trafics sont modestes. Mais enfin ils existent. Marchés, foires, villes, lignes d’eau douce, cabotage, mouvement des voitures et des bêtes de somme, bourgeoisies marchandes jouant leur rôle, une France unie s’esquisse. Elle est unie politiquement, du moins elle y tend, et c’est le problème que discutera la première partie de ce livre. Le gouvernement monarchique avec ses représentants, ses ordres, ses interventions, la paix qu’il préserve ou impose, la langue de commandement qu’il répand, les flux et reflux d’argent qu’il crée – tout cela entraîne une certaine cohérence. La civilisation y joue son rôle, l’Église catholique l’emportera au sortir des longues guerres de religion (1562-1598).
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