Résumé :
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Oui, Alfred Dreyfus fut un acteur majeur dans l'évolution de l'Affaire alors qu'il en fut le grand oublié. Non, la justice n'est pas sortie indemne mais elle est sortie grandie, grâce à l'action déterminante de la Cour de Cassation qui posa les principes fondamentaux du procès équitable. Oui, la vitalité des études locales et régionales permet de mesurer la subtilité des évolutions dans les camps en présence, en résonance avec le niveau parisien mais aussi en fonction d'acteurs et de données propres. Non, la Ligue des droits de l'Homme n'évite pas l'écartèlement entre éthique et politique dès lors qu'il s'agit de dépasser le cas du capitaine pour élargir les champs de son combat. Oui, il y a eu des dreyfusards dont l'engagement dans le camp du droit ne résistera pas aux épreuves du XXe siècle. Au-delà de la légitimité qu'il y a à célébrer le centenaire de la réhabilitation du capitaine Dreyfus, victoire définitive du droit sur des années d'ignominie, dans la ville de Rennes où se tient désormais au Musée de Bretagne, la première exposition permanent consacrée à cette affaire, il y a encore du nouveau quand tant a déjà été dit et écrit. C'est que ce n'est pas tant l'histoire qui change que les questions qu'on lui pose et l'année 2006 a heureusement réévalué la permanence de certains acquis.
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