Résumé :
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Dans un pays où l'idée d'une souveraineté indivisible et infaillible a été magnifiée avec une exceptionnelle complaisance et où le thème, très ancien, de la prédestination identitaire fut régulièrement et très efficacement remis au goût du jour par les historiographes, les thèses favorables à la décentralisation ne pouvaient que très laborieusement gagner du terrain. Certes, depuis les dénonciations par les protestants et par l'opposition nobiliaire de l'absolutisme de Louis XIV ou depuis les recommandations et propositions de réforme exposées à Louis XVI par Malesherbes, Turgot, Necker, Calonne ou Loménie de Brienne, l'administration de l'Hexagone s'est indéniablement démocratisée. A s'intéresser cependant à la mise en œuvre des avancées les plus récentes et les plus fondamentales en la matière, les réformes de 1982 et 1983 sur les droits, les libertés et les compétences des communes, des départements et des régions, on constate que les avantages qui en étaient espérés (responsabilisation des élus et réduction des affrontements idéologiques et démagogiques, remodelage du tissu économique national et diminution des disparités de développement régional, raccourcissement des délais de prise de décision et d'exécution des tâches...) sont loin d'avoir été intégralement traduits dans les faits.
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