Résumé :
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Eliade étudie dans ce volume le concept de réalité dans les sociétés dites primitives et archaïques indo-européennes. Il part du principe que dans ces sociétés un objet ou un geste n'est réel que parce qu'il répète une action effectuée in illo tempore, c'est-à-dire à une époque mythique, originelle. Il acquiert un sens parce que le rituel, qui fait référence à un archétype, le lui confère en le dotant d'une fonction ou d'une force sacrée. Seul ce qui est sacré est réel. Par conséquent, tout ce qui n'entre pas dans le cadre d'un rite archétypal n'existe pas. Ce même phénomène apparaît dans la géographie et en particulier dans la situation des temples : ils doivent eux aussi se rapporter à un lieu sacré, à un modèle céleste qui leur est antérieur.
Toute la vie d'un homme ne répète pas un acte primordial. Selon le même principe, de nombreux lieux n'ont pas de modèles célestes ; ils sont hors du Cosmos et appartiennent donc au Chaos. Ils n'ont pas d'existence réelle puisque le Chaos précède la Création du Cosmos. Il est toutefois possible de rendre sacré un lieu en accomplissant « des rites qui répètent symboliquement l'acte de la Création » (p. 21). Celle-ci a eu lieu à l'endroit où se rencontrent le ciel et la terre : le Centre du monde. Ainsi, toute création humaine se rapportant à la cosmogonie devient à son tour un Centre puisqu'elle répète la Création. Le fait qu'un temple se trouve, selon cette logique, au Centre n'empêche pas les autres sanctuaires de s'y trouver aussi.
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