Résumé :
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L'aventure, aujourd'hui un mot fourre-tout, galvaudé, presque un air de pacotille, mais peut-être aussi l'un des noms modernes de la nostalgie, puisque d'emblée il éveille l'enfance avec ses rêves de départs, d'exploits, de découvertes inouïes. Déjouant les routines, l'aventure célèbre la rencontre de l'homme et de l'imprévu, l'arrache à la quiétude. A travers ces pages, il est surtout question de l'aventure comme espace de liberté qui attira irrésistiblement l'homme occidental vers des contrées inconnues, vers l'extrême-ailleurs. Car l'aventure est bien une mythologie occidentale ; jamais ne furent signalées une remontée de la Seine en pirogue par des explorateurs Aché, ou l'existence d'aventuriers Maori. Si l'aventure n'est pas toujours compagne de la morale, elle se veut, par-delà le bien et le mal, éthique de l'occasion plutôt que principe intangible. Mais elle n'est pas le seul privilège des explorateurs, des transfuges et des guerriers. Elle est aussi confrontation, plongée dans une intériorité non moins redoutable et, comme l'écrit Charles Juliet dans son Journal, " Les plus longs voyages, les aventures les plus risquées se vivent dans une cellule, lorsqu'on est seul à seul avec soi-même "
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