Résumé :
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Le statut musical et historique du jazz apparaît ambigu, instable. C'est que deux exigences complémentaires s'y opposent et s'y fondent : l'une est de rupture et traduit l'irruption de la subjectivité afro américaine ; l'autre est de communion et s'établit à travers la dimension euphorisante du swing. L'histoire du jazz progresse en privilégiant alternativement ces deux exigences.....Le présent livre, en sa première partie, s'attache à ses "expeditions-limites". Il prend acte de la prise de conscience qui marque les "années bop ", durant lesquelles le jazz, sans qu'il y ait discontinuité musicale, a appris à se reconnaitre comme un mode d'expression original, postulant par là un espace et un devenir propres. Aussi bien les grandes aventures créatrices - comme s'éfforcent de l'analyser les études consacrées à Thelonious Monk, Horace Silver, Miles Davis, John Coltrane, Ornette Coleman, Cecil Taylor ou Eric Dolphy - recouvrent-ells, en cet après guerre, l'exploration, la mise en cause d'une certaine idée du jazz, visé en son absolu....Mais il se pourrait bien que la musique de jazz, à travers ces itinéraires aux confins, d eplus en plus radicaux, ait désormaisépuisé le champ de ses possibles. La question, aujourd'hui, est par conséquent celle de la possibilité même du jazz. La dernière partie de ce livre avance la probabilité de sa fin historique. Mais sa finalité esthétique demeure : art du passé, en un sens, et donc de répertoire, le jazz peut et doit demeurer un art vivant.
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