Résumé :
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Cet ouvrage, écrit à la fin des années 1950, est déjà empreint de toute l'originalité d'Edgar Morin. Celui-ci ne partage en rien le réflexe répulsif envers la culture de masse des intellectuels de l'"époque. L'Esprit du temps, livre pionnier, s'attache pour la première fois à comprendre les industries culturelles ? Au coeur de l'étude, un paradoxe : comment se fait-il que Hollywood qui fait du cinéma avec toutes les règles de l’industrie produit des chefs-d’œuvre? La réponse c’est que la production qui impose mécaniquement ses normes a besoin de son contraire, la création.. De même pour la "culture de masse" en général : comment se fait-il que les produits de cette culture née et surtout développée aux Etats-Unis, portant en eux la marque singulière de leur société et de leur stade historique, aient eu une portée et un succès universels ? Comment se fait-il que les films et les stars d’Hollywood aient attiré des hommes et des femmes des jeunes et des vieux de toutes cultures, de tous continents ? Cette interrogation à propos de "l’universalité potentielle" des produits de la culture de masse qui a valu une mise à l'index de l'Esprit du temps, au nom d'un réductionnisme sociologique, alors dominant, qui enfermait dans une classe sociale, voire dans l'habitus des catégories socio-professionnelles, les goûts et les dégoûts esthétiques.
Assortie d'une introduction d'Eric Macé et d'un retour sur l'oeuvre d'Edgar Morin lui-même, l'ouvrage devrait retrouver sa place essentielle dans les études de sociologie culturelle.
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