Résumé :
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’Les eaux des inondations sont surtout considérées comme un facteur de nuisance et non comme une ressource pouvant être utilisée pour promouvoir une agriculture proche des villes‘’, a déploré M. Dasylva qui présentait le même jour à la presse son livre intitulé : ‘’Inondations à Dakar et au Sahel : gestion durable des eaux de pluie‘’, publié par Enda Tiers-monde Dakar.‘’Dans les zones urbaines, la récupération de l’eau de pluie n’est pas une pratique répandue pour contribuer aux politiques de mobilisation et de gestion de l’eau pour l’agriculture’’, a-t-il dit. Or, a-t-il relevé, ’’la maîtrise de l’eau de pluie est un levier majeur d’amélioration de la sécurité alimentaire au Sahel‘’.’’Il faut coûte que coûte chercher à valoriser ces eaux de pluie au profit de l’agriculture africaine qui est en grande partie pluviale‘’, a plaidé Sylvestre Dasylva, en évoquant une situation paradoxale liée au fait que les Niayes, qui constituent le poumon vert de la région de Dakar, sont menacés de disparition en raison de la faiblesse de la recharge pluviale actuelle de la nappe phréatique.Les bassins de rétention mis en place notamment dans la banlieue dakaroise pour lutter contre les inondations peuvent constituer une solution. ’’Mais il faut aller jusqu’au bout du processus en y associant des activités économiques’’, a-t-il déclaré, en se demandant si ces ouvrages doivent être présentés comme des bassins de rétention ou de stockage.
Sylvestre Dasylva propose une approche globale basée sur une gouvernance partagée impliquant les acteurs de la société civile et les populations ainsi que sur l’installation des ouvrages de proximité pour agir sur la source.L’auteur recommande aussi la construction d’ouvrages d’infiltration pour lutter contre les inondations. ’’La fonction de ces ouvrages est de réduire la production des eaux de ruissellement’’, a-t-il indiqué.Sylvestre Dasylva, est docteur en hydrologie de l’université Paris 1 Panthéon-Sorbonne. Il est aussi chercheur associé au Laboratoire de géographie physique de Meudon (CNRS, France). A ce titre, il intervient sur les questions liées à la gestion durable des eaux en surface en Afrique subsaharienne.
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