Résumé :
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Confrontés à la raréfaction de leurs ressources financières, pris dans l'étau de l'ajustement structurel, les États d'Afrique noire ont réduit sévèrement leurs investissements urbains depuis le début des années 80, alors que la croissance démographique des villes se poursuit à vive allure. Aux difficultés de la gestion urbaine répondent des politiques dites de « décentralisation », mises en œuvre dans la plupart des pays avec l'appui de bailleurs de fonds internationaux. Les réformes engagées rompent avec des situations antérieures caractérisées par une forte centralisation des dispositifs gestionnaires . Créant les conditions d'un repositionnement des acteurs à l'échelle locale, elles mobilisent anciennes et nouvelles notabilités , suscitent alliances et compétitions, même lorsque les transferts de pouvoir sont encore , dans les faits, insignifiants. Ni seulement locaux , ni exclusivement urbains , les pouvoirs à l'œuvre dans les cités apparaissent comme des pivots essentiels des recompositions actuelles. Comprendre comment les dispositifs de décentralisation sont appréhendés , parfois manipulés, par ces différents pouvoirs, déceler les reformulations de ces derniers, identifier leurs rapports à des populations citadines exhortées à « participer », apprécier les résultantes de ces processus sur la gestion urbaine, tels sont les principaux objectifs de cet ouvrage collectif. Plus qu'une « gestion » réduite à sa seule dimension technique et institutionnelle , c'est à la fois la nature des pouvoirs, leurs fonctions et leurs échelles de régulation , les modalités de contrôle des gouvernés sur les gouvernants, bref la quête de la citoyenneté et de la démocratif en ville , qui sont en questions
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