Résumé :
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Il s’agit d’un court essai sur la diffusion de la culture française, le marché culturel mondial et la manière dont la révolution digitale est en train d’en bouleverser les règles. Face à la position hégémonique des Américains et à un affaiblissement du rayonnement de notre culture, il est plus que nécessaire d’agir pour ne pas connaître une absortion totale. Le propos de l’auteur est argumenté, éclairé et passionnant, car il s’appuie sur une connaissance approfondie des mécanismes de diffusion de la culture française hors des frontières. Ainsi, il évalue de manière précise le recul de notre présence à l’étranger et le fossé qui sépare désormais l’hexagone de la méga puissance américaine. Sa présentation de la révolution digitale est édifiante. Elle nous fait prendre la mesure du retard de la France sur les Etats-Unis, et notamment de la Silicon Valley où s’épanouit la puissante industrie du numérique. Une telle concentration, un tel monopole commercial sont sidérants : non seulement les Etats-Unis possèdent et maîtrisent les outils du « hardware » et du « software », mais ils contrôlent Internet et ont développé des sites incontournables : Yahoo, Google, Facebook, Amazon, Twitter, YouTube, iTunes... A partir de ce constat sans appel, Olivier Poivre d’Arvor réaffirme donc la nécessité pour les éditeurs français de bien négocier le virage du numérique, de se battre contre les monopoles de sites spécialisés dans la vente de livres électroniques, de défendre le copyright et la maîtrise du prix du livre. Avec ce texte vif, Olivier Poivre d’Arvor intervient dans le débat sur l’avenir du livre et plus largement celui de la culture française. Son engagement est tranché, net, et il fait valoir un point de vue spécifiquement français à l’heure où l’on serait tenté de croire que le problème doit se penser de manière globale, ce qui est à ses yeux une illusion. C’est donc aussi pour lui l’occasion de réaffirmer la spécificité de notre pays, de son rapport privilégié à la chose écrite et de repenser une notion qui, il y a quelques années fit polémique, la fameuse « exception culturelle française ».
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